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LES ANACHRONIQUES
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20 décembre 2006

‎16.9.‎ Coucher de soleil sur le Nil.‎

Octante-et-unième jour.

Soyons fous. Suivons.

9°) Coucher de soleil sur le Nil.

Mon vieil Héraklite, nous voici tous les deux au milieu de l’agora comme deux branquignols, tout le monde est parti et la terre tremble. Le moment est venu. Aristote a perdu la partie, nous ne le jetterons pas au panier car il peut encore servir, mais il ne rira plus. Place à la contrariété fondamentale.

Le soleil décline petit à petit sur le mausolée. Les voiles des felouques lavent plus blanc sur fond de berges assombries. L’heure tourne comme il se doit, la banalité astronomique reprend ses droits et l’emploi du temps. Je vais devoir abandonner ma terrasse à d’autres princes et à d’autres présidents. L’Egypte continuera-t-elle à me parler comme à toi, vieux fou d’Ephèse ? Et ma chapelle de silence résonnera-t-elle une fois de plus de mes désaccords et de mon arythmie ? Il faudra bien que j’en finisse avec la contrariété, te reprendre sans te plagier, te répéter sans redite. La montre chaque fois me fais échapper à ce devoir, avec le soleil qui tombe sous mes yeux comme sous ceux des égyptiens de ce soir, comme il tombait sous les yeux des égyptiens et des grecs de ces soirs anciens qui craignaient de ne plus le revoir.

Soudain j’ai peur. La nuit éternelle ?

On ne sort pas indemne d’un coucher de soleil sur le Nil, sur les tombeaux des princes, quand dansent les barques sacrées ; les formules magiques y sont gravées qui se gravent en nous et, sans les déchiffrer nous pouvons les comprendre. Elles nous parlent de nous, de nos peurs et de nos vérités, elles nous rassurent, elles acceptent Aristote comme un de ses composants, juste un parmi tant d’autres, et maintenant que les prêtres ont disparu elles nous appartiennent. Nous découvrons que nous avons nous-mêmes gravé ces formules, qu’elles ne viennent de nulle part sinon de notre tréfonds, et que nous en sommes les seuls maîtres à bord après personne d’autre.

L’Egypte continuera à me parler dans ma chapelle, le Nil n’aura pas coulé pour rien, le soleil ne sera pas mort inutilement ce soir, dans sa splendeur quotidienne.

#16.10 à suivre.

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Commentaires
O
J'arrive un peu tard, mais je te remercie pour ton " Bon Noël". Je te souhaite une très bonne année,riche en inspiration.
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M
Devront-ils être trois pour mettre un noeud ?
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A
La voici, la suite. et tout ce qui précède est là aussi, dans l'ordre inverse mais c'est pour brouiller les cartes. La numérotation sert de jeu de piste.<br /> <br /> Il y aura même une suite à la suite, une sorte d'Héraklite le retour, histoire d'ajouter à la surcharge pondérale un supplément de bagages.<br /> <br /> Qui lira saura. Et moi je serai Saurien le vaurien, avec mes larmes de crocodile.<br /> <br /> Bon Noël à toi, Oxygène de l'air libre.
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O
J'attends la suite avec grand intérêt et me précipite sur ce qui précède ce billet.
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Mon nom est THEOLONE - Philosophie et bavardage
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