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LES ANACHRONIQUES
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15 janvier 2007

‎17.3.‎ Le chaud et le froid.‎

SUITE.

Il est toujours là, tranquille, à siroter son café une fois le marc déposé. Il fait la différence entre faire du bien et faire du mal, ne le prenez pas pour un débile. Mais il ne vous dira jamais que faire du bien participe du bien, ou que faire du mal, du mal. Il l’ignore et ne donnera de leçons à personne. Malheur à qui se croit prophète en son pays ou ailleurs.

Octante-cinquième jour.

Bien et Mal sont une seule et même chose qu’on appelle vie de l’homme, si vous voulez absolument l’appeler. Je n’y tiens pas beaucoup, pas du tout même mais je le garde pour vous, si vous y tenez. Nul ne sera sûr d’être dans ce camp-ci plutôt que dans celui-là, et nul ne pourra dire que l’autre est dans ce camp-là plutôt que dans celui-ci. Ce qui ne l’empêchera pas de le dire. Et c’est mal.

Voyons : tirons une carte au hasard.

J’ai tiré de ma besace la carte du chaud et du froid. Ils sont une seule et même chose. Aristote déjà rigole, l’hiver serait donc le temps de plage et la moisson se ferait sous la neige, allons bon. Trop facile. Que serait le froid sans le chaud, que serait le cycle de Carnot sans la source chaude et la source froide, et le moteur à explosion ? A la trappe, les principes de la thermodynamique, les ouragans, l’anticyclone des Açores et le rhume de cerveau. Rien ne se perd, rien ne se crée, chacun vaque de l’un à l’autre en une ronde éternelle d’énergie, où l’homme a surgi un beau jour inventant la pensée et ses drôles de machines, et disparaîtra un grand soir dans le tourbillon qu’il aura déclenché.

Ce n’est pas une question de relativité, tout est relatif mon bon monsieur disait le bref de comptoir, c’est une question d’unicité, le chaud et froid tournoiera indéfiniment sur lui-même tant qu’il y aura de l’entropie à créer. Héraklite ne connaissait ni l’automobile, ni Einstein, ni Carnot, ni Laplace. Mais il connaissait la sienne, de place, il avait déjà compris avec sa tête toute seule perdue à Ephèse avant l’arrivée des touristes, qu’avec le feu le mouvement perpétuel d’état à état donnait au monde tout ce qu’il fallait pour exister. Matière, énergie, et le feu sous la cendre.

# 17.4 à suivre.

Commentaires
M
Faire le bien et le mal, ensemble ou séparément soit, mais quand il s'agit d'en dire ? je préfère mettre ma main aux cendres, on ne sait jamais avec le feu.
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M
La complexité d’Héraklite : heureusement que Robert Larousse ne m’abandonne pas, nous sommes presque amis. J'aurais beaucoup à perdre, est-ce un bien, est-ce un mal ?<br /> Quant au marc, j’imagine bien que c’est une rasade déposée avant de siroter.
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