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LES ANACHRONIQUES
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16 août 2007

20.3. Abraham et Môzeuze.

Centième jour.

 

Voici mon moine rendu au centième jour. Les cents jours, est-ce ainsi au moins qu’on l’écrit, au pluriel ? Nombre rond, nombre napoléonien, après cent jours tu n’es plus rien, dit le président au ministre. Tu as cent jours pour tout faire, ensuite cinq ans à tenir en faisant semblant. Cinq années moins cent jours, évidemment. L’histoire d’avant Abram n’aurait duré que cent jours ? Diable, les millénaristes ne seraient donc que des centennaux, centurions, ou centenaires ? Attendons la suite, je suis sûr que le moine veut nous conduire où nous ne savons pas.

Ne croyez pas que je raille. Abraham m’impressionne, alors je le chatouille avec mes dérisoires mots. Le faire bougonner dans sa barbe, le prendre au mot, et lui montrer qu’il n’est qu’homme lui aussi, parmi nous égal. Il a écrit comme j’écris, au fil de ses idées et de ses aventures, et en est sorti bien plus qu’il ne pensait. Pourquoi ne suivrais-je pas cet exemple prestigieux ? Que la chance lui ai souri et qu’elle m’ignore importe peu, si je n’écris pas elle ne sourira pas c’est sûr.

 

A nous deux, Abraham.

Voilà bien ton dilemme. Je dois te croire sur parole ou sur écrit, même si je ne sais de quelle écriture est cet écrit, et qui l’a traduit un jour en grec, en latin, en arabe, en araméen, en chaldéen, en moldo-valaque, et le pire de tout, en anglais. On parle d’un certain Jérôme. En ces temps de Babel, qui saura les signes que tu eus l’idée d’aligner pour raconter l’aventure de ton fils, et la tienne ?

Il faut te croire, pour croire. Il faut croire tous ceux qui après toi ont pris le parchemin ou la tablette d’argile et ont écrit la suite. Grand Livre ou cadavre exquis, Good Book et Armstrong Louiss. La prise de pouvoir par le Verbe, par l’écriture sacrée, Yakoub, David, Soliman, et les autres. Tu as eu un successeur, je n’ai pas besoin de te le nommer, tu le connais sans l’avoir croisé il vécu des milliers d’années après toi, mais il fut bien celui qui fut ton véritable successeur, ton descendant Môzeuze l’artiste ; il avait bien compris ton affaire, partir tout seul dans la montagne avec une pierre et un burin, on ne part jamais sans sa trousse de voyage. Cette fois là était une sombre histoire avec les syndicats du veau, il sentait que leurs dirigeants commençaient à empiéter sur son autorité, il a joué son va-tout et s’est souvenu de toi.

Un soir d’orage il est monté là-haut, il a passé la nuit au milieu des éclairs, je lui reconnais là une grande force d’âme, au cœur de l’orage et même pas peur, une nuit entière, peut-être davantage je n’avais pas ma montre pour contrôler. Puis il est redescendu l’air plutôt hagard et ce n’était pas du cinéma, avec ses tablettes gravées sous le bras.

Les dix commandements, voilà le titre que Môzeuze avait trouvé. Tu ne tueras point.

Si au moins ils avaient appris à respecter seulement ce premier là, juste lui seul, on aurait pu commencer à parler des autres, mais ce n’est pas le sujet du jour, du centième jour. Les dix commandements, les titres les plus simples sont les meilleurs, et celui-ci n’a pas vieilli. Difficile de faire plus indémodable. Reste à savoir qui a fait la gravure sur pierre. Voilà l’agaçante question qui revient ; il faudra croire Môzeuze sur parole.

#20.4 à suivre.


Commentaires
M
Sais-tu que tu vas me rendre la Bible moins hermétique ?
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