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LES ANACHRONIQUES
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8 octobre 2007

21.2 - La haie et non la soie.

J’ai cru un instant qu’il allait nous parler de politique, le Moine, et le voici qui gambade dans l’élégie rose. Je me méfie de ces dérives, elles m’emmènent là où je crains qu’il ne veuille nous emmener, dans la politique précisément, et la plus immédiate, la plus quotidienne, la plus triviale, la plus fatigante, cette politique de coupeurs de bec et de slogans définitifs. Il va se jeter dans la mêlée, avec sa robe fraîchement lavée. Il me déçoit, le Moine.

Cent-quatrième jour.

Je vais écrire sur la politique, non par de grands universaux nobles et confondants du genre Montesquieu Machiavel ou Clausewitz, je ne suis pas de taille, mais sur la politique du mauvais bout de lorgnette, avec le débat du jour ou de la veille, avec slogan définitif et coupage de bec en tous genres. Ma robe est sale déjà, qu’importe si je l’empoussière dans l’arène à m’y rouler seul, car au fond je sais bien que tu liras tout ceci trop tard, je jetterai ma bouteille à la mer à marée montante et à contre-courant pour en être sûr. Nous sommes en avril 2005 et le printemps me fait perdre la boule et le sens du devoir.

Je ne sais pas ce qui va sortir des élucubrations de tes batteurs d’estrade, ni les appâts qu’ils te tendront pour te conduire à leur bon côté du choix binaire, mais je crains le pire et le temps d’écrire ce chapitre, sans songer seulement à la vitesses des courants, le pire sera arrivé, l’alliance monstrueuse aura eu lieu entre l’égoïsme et la peur, entre la fermeture et le refus, entre la fuite en arrière et le rempart d’argile. Entre ceux qui préfère respirer leur air vicié de peur de l’air pur mais glacé du dehors, et ceux qui préfèrent le chaud de l’immobilité à la chaleur de la course éperdue, de la fuite en avant.

Je vais écrire une sorte de journal de la marche au précipice, je vais tenter d’aligner jour après jour comme on enfile les perles, les énormités qu’ils profèrent et que je profère, pour ainsi espérer les exorciser en me faisant mentir. Je me demande quelle mouche me pique, Magass Magass, de me mêler d’un quotidien grotesque qui sera oublié depuis longtemps quand vous lirez. Parce que je rêve que cet oubli m’aura fait mentir, et que je veux qu’on sache que je le savais, moi, qu’on oubliera jamais ce que nous allons en chœur tous décider, puisque la règle légitime veut que la décision des plus nombreux est la décision de tous.

Pour les sourcilleux grammaticaux, j’ai bien écrit la haie et non la soie.

#21.3 à suivre.

.

Commentaires
M
Encore une subtilité à saisir au rebond bien que la haie soit beaucoup piquante que la soie. Ici les sourcils relevés. :-)
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Mon nom est THEOLONE - Philosophie et bavardage
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