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LES ANACHRONIQUES
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28 février 2008

22.2. Le mot et les sauces.

        Cent-quatorzième jour.


La concurrence libre et non faussée.

Répétez cent fois ces mots qu’ils en deviennent une mélopée perdue de sens. Des sons sans suite, des sons salés, des sons de dessous et de dessus, des sons d’ici et des sons de là. Un clou dans la tête, dans le pied, dans la paume, pour une crucifixion en argent. Des sons à voter NON.

Pardon, j’avais promis. Je ne le dirai plus. Depuis deux ans, il serait temps de passer à autre chose, mais le peut-on vraiment ? Ne nous sommes nous pas jetés de nous-mêmes dans la marmite bouillante d’où jamais l’on ne ressort, en chantant les lendemains qui chantent ? Ne voyons-nous pas aujourd’hui comme tout contribue à nous en convaincre ?

Bon, maintenant les mots ont perdu leur jus et sont devenus bien machinaux d’être ainsi mâchés. Ils vont pouvoir les mettre à toutes leurs sauces. Et moi je vais pouvoir disserter d’un air très monacal de la concurrence et de la liberté.

Accroche-toi. Accroche-moi aussi, je ne suis pas sûr de mon parachute.

Je n’ai qu’à bien me tenir. Dès que je montre la joue droite paf un soldat du NON m’en balance une. Concurrence libre et non faussée toi-même, dit le soldat du non. Dès que je tends la joue gauche, repaf. Surtout la gauche, d’ailleurs. La gauche déteste la concurrence, la notion même de concurrence, l’idée que cette notion puisse avoir un début d’existence. C’est étrange comme d’un côté comme de l’autre les penseurs faciles se trouvent le même bouc, sans même se préoccuper des enfants qu’il pourrait bien faire comme tout bouc en état de marche.

Est-il pertinent d’esquisser une réponse à cet opprobre dont on charge l’idée de concurrence ? Ne vais-je pas, avant d’avoir tapé le premier caractère du premier paragraphe de l’esquisse, me faire traîner devant le tribunal contre les complicités patronales, ou devant le tribunal contre les charcutiers de la liberté ? Je m’interroge et je me vote à la majorité de moi que la concurrence est un élément essentiel du fonctionnement de toute société humaine, de toute organisation sociale quelle qu’elle soit, humaine ou non humaine, animale et végétale, et pourquoi le minéral n’y mettrait pas aussi son grain de sable cristal de silice, ou de sel cristal de chlorure.

Quel point de vue appuie la mise en route d’un traité nouveau, et quel s’y oppose ? La concurrence est-elle pour le OUI ou pour le NON ? A force d’entendre chacun la vouer aux gémonies qu’il soit OUI ou NON, et chaque autre en clamer les louanges qu’il soit NON ou OUI, je finit par croire qu’il n’y a pas de véritable lien entre la réflexion sur l’organisation d’une économie collective, où tous interviennent par définition puisque tous y participent, et le choix d’un mode de fonctionnement entre pays de bonne volonté qui aimeraient bien qu’entre eux règnent enfin pour des siècles des règles autres que la guerre et la haine.

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