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LES ANACHRONIQUES
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9 juin 2008

22.63 – Minimorum.

    Il s’en est passé, du temps, avant qu’arrive la fiche, et pourtant c’est toujours la même journée, la cent dix-huitième journée. La liberté de l’offre est habillée pour l’hiver, mais en face il lui faut la liberté du choix, pour que ces deux libertés puissent constituer un concurrence libre. Il va falloir supposer qu’un choix soit libre, et que les mouvements secrets de l’âme qui rendent suspects toute velléité de libre arbitre puisse être considéré comme faisant partie des raisons, bonnes ou mauvaises, du choix.
    Il faudra s’en accommoder ; commencer à douter de la réalité de notre libre arbitre est une question qui fait couler beaucoup de salive et d’encre, et je crois bien que le moine n’a pas envie de se disperser dans ce labyrinthe. Il va supposer que les motivations inconscientes secrètes et troubles sont des morceaux de libre arbitre, et n’en sont pas ce qui provient de l’extérieur.


22.63 – Minimorum.


Je trace cette ligne arbitraire entre le voulu et le subi, à chacun de voir clair en lui de ce qu’il a vraiment voulu et de ce qui lui a été imposé. Ce n’est jamais si simple qu’on croit. Moi qui aime rien tant que multiplier les pistes, voici que je simplifie, que j’élague, et que je trace la route droite à travers les collines. La route n’est pas si droite et les collines sont trop entre-brouillées pour pouvoir tout entrelacer. Alors j’écarte quelques signaux parasites, et je verrai bien s’il faut les ranimer quand tout aura brûlé.

J’entends résonner musettes. Comment garantir à tous la survie, si essentielle au fondement de la concurrence, dès l’instant où tu décrètes que chacun aura la liberté totale de son choix, de prendre ceci plutôt que cela, selon son bon plaisir. Tu parles de liberté de choix bien distraitement alors même que tu as mis une contrainte pas plus tard que ce matin, même si ce jour est long sans pain ! Tu supposes la question de la survie réglée, et sitôt réglée tu crées les conditions de son incertitude ; tu permets que sous prétexte de modernisme, d’efficacité, de compétitivité, les escouades rognent sur les limites à assigner au minimum vital.

Je te réponds. Tu m’entraînes dans une digression dont peut-être je n'aurais pas voulu, mais je t’y suis, je n’aime pas laisser des scories sur ma route. Il nous faudra nous préparer à établir une vaste convention collective, applicable à chacune de nos civilisations, de nos culture, applicable à la totalité de l’humanité, par laquelle on opposera une règle d’airain à toute tentative de régression des limites de la survie. Ce n’est pas demain la veille, je connais d’avance ta réaction, rien n’interdit d’en poser les prémices, et d’en définir l’objet. Elle sera la condition indispensable à la concurrence libre et non faussée, elle en est le point de départ  bien plus que le résultat soi-disant naturel, et quiconque se targue de vanter les mérites de la concurrence devra savoir qu’il lui faut passer par cette fourche là pour que son discours ait un sens.

A défaut, personne ne le croira.

Le seul grand combat qui vaille n’est pas de rejeter la notion de concurrence, de rejeter tout ce qui y ferait référence, mais de prendre au mot celui qui la pose sur son piédestal et de lui demander où est sa convention collective. On pourrait l’appeler, par exemple, charte des droits fondamentaux, mais c’est juste un exemple, dès lors qu’on ne la jette pas à la poubelle sous quelque prétexte. Tu aurais alors beau jeu de dire que ce n’est pas demain la veille, toi le premier qui l’enterre.


22.64 à suivre
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Mon nom est THEOLONE - Philosophie et bavardage
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