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LES ANACHRONIQUES
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16 juillet 2008

22.64 – La liberté du choix.

Evidemment, s’il se jette sur toutes les digressions qui passent, on n’y arrivera jamais. Il peut toujours se plaindre qu’il n’a pas le temps, le moine. Liberté de l’offre, minimum vital, droits fondamentaux, survie, tous ces passages obligés, qui devront s’épanouir dans la liberté du choix, et si je l’ai bien compris, sans se tourmenter sur ce qui peut nous conduire à choisir sans qu’on le veuille vraiment, car là est notre vie à nous, notre secret et notre ressort : le Moine ne s’en occupera pas ici.

Tu préfères te gorger de slogans. Tu n’as pas vu que la survie doit se construire et se préciser, qu’il faut rentrer dans le détail, dans le trivial, dans le quotidien, les mètres carrés abrités, les calories journalières, les soins, les loisirs, oui, les loisirs, condition de survie comme le reste. Les choix et les limites sont à débattre, et à ces trivialités là on reconnaîtra la droite de la gauche, ce ne sera pas difficile.

Mais il ne faut pas mettre la charrue avant le tracteur. Je t’égare dans des méandres qui ne sont pas mon sujet, et la question de la survie est, depuis le début de ce cent dix-huitième jour, écartée. Il n’y a pas d’interrogation à son propos, elle est garantie par le monde où ma concurrence existe. N’en parlons plus. Enfin, essayons de n’en point parler le plus longtemps possible, que je finisse ma longue journée. Essayons d’oublier que ce n’est qu’une utopie, idée que je conteste. L’homme, l’être humain, à l’instant même où il est considéré par le monde humain comme un humain, doit en bénéficier, de cette garantie. Sous peine de disparition de l’humanité. Nous n’en sommes pas loin, et mon combat est d’échapper à cette logique infâme, non d’énumérer les bonnes raisons pour que nous n’y échappions pas.

La Société des hommes n’existe que pour assurer la survie de tous ; à l’instant où elle est incapable de l’assurer, à l’instant où une précarité s’installe, ou pire, où la précarité devient la règle proclamée sous prétexte de réforme, l’idée de Société disparaît, sans aller jusqu’à pleurer la mort des civilisations, qui pourtant en sont mortes de n’avoir pas compris leur enjeu. Encore une fois, et promis j’ai fini, c’est là

La liberté du choix. Oui, je sais, c’est mon titre, il faut écrire là-dessus. Tu m’as lancé derrière d’autres lièvres et j’ai perdu mon temps. Je devine que tu n’as pas manqué d’avancer en m’attendant et que je n’ai plus grand-chose à te faire découvrir. Une fois la survie sûre, tout découle. Tu pourras aller à l’étal de ta convenance, pour une pomme, un amour, un pays, un métier, non qu’il s’agisse d’acheter ce qui se vend, mais de choisir ce qui plaît selon la possibilité que tu auras de t’en approcher, conjoint, nourriture, activité, culture, lieu de vie, entourage, amis, chaussures, ou encore pourquoi pas, religion, si vraiment tu y tiens.

Tu ne veux pas voir cette lumière. Tu ne veux pas avoir à choisir, au fond. Tu hais la concurrence en ce qu’elle t’oblige à voir clair en toi dès lors que tu es libre, à voir clair en toi, je l’ai dit, pour échapper aux pesanteurs inconscientes et aux suggestions fugaces, aux paillettes trompeuses. Tu aimerais rester dans les limbes, à imaginer sans la voir la lumière du dehors, à lui donner l’apparence qui t’arrange mais qu’elle n’a pas. Tu ne la veux pas en face comme un soleil qui t’aveugle, et tu préfères te tourner vers l’obscurité du ventre, le confort du placenta.

Si tu sors, tu te trouves en concurrence, d’emblée. Tu vas devoir étaler tes propres charmes en espérant qu’on te choisisse, pour ta beauté, ta vigueur, ton intelligence, et laquelle, ou pour rien que tu saches mais qui fait de toi l’unique ; et en retour tu choisiras ce qui te convient, sans toujours trouver de bonnes raisons, ce qui fera de toi un membre de cette Société où tu as débarqué. Tu es individu quand tu donnes, et social quand tu reçois.

Voilà mon cher ce qu’est la concurrence. Libre. La libre concurrence. Tu vois pourquoi ce mot libre lui est nécessairement attaché. Contrairement à ce qu’on te racontait dans le placenta, cette liberté n’est pas celle du loup qui dévore l’agneau, tu vois bien que dans ce cas l’agneau n’est pas libre et donc la concurrence non plus. Celui qui vantera la liberté du loup aura seulement oublié que la liberté s’applique à tous, et que les relations entre le loup et l’agneau ne seront jamais des relations de concurrence. Nous nous étions trompés de mot dans les limbes, on nous y avait trompés.

à suivre.

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Commentaires
M
Tu ne lui dis rien au Moine, il pourrait se vexer ... ce n'est pas moi qui le dis, c'était déjà écrit, alors laisse-le faire !
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A
Tout ce qui est écrit le même jour reste du même jour, quels que soient les courants contraires et les italiques parasitaires.<br /> <br /> La concurrence de jumeaux, voilà qui pourrait intéresser le Moine. Non pour ajouter une pierre à tout ce qui fut dit sur les jumeaux, mais en ce qu'elle s'approche de la concurrence dans l'égalité, sur laquelle je sens bien qu'il rame aussi.
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M
J'ai perdu la notion des jours et le 118ème m'interpelle, j'avais pourtant l'impression de bien suivre ...
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M
Tu me fais penser à la concurrence prénatale de jumeaux ...
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Mon nom est THEOLONE - Philosophie et bavardage
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