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LES ANACHRONIQUES
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16 août 2008

22.72 – Vieilles lunes.

J’attends les courants, puisqu’il me le demande. Je comprends qu’il a du mal et qu’il ne va pas bien. Mais j’ai ma petite pile de fiches, et je vais continuer sans attendre qu’il se réveille, qu’il se rebelle, qu’il saute dans la mer du haut de la falaise pour rejoindre Aphrodite.

Et dites le lui encore : il n’y a pas de lois naturelles, il n’y a que des lois de la physique.

Je reste chiffonné. Je crois bien avoir laissé derrière moi une insuffisance. Un peu comme si, pour faire ma promenade du soir sur les pentes de la colline qui domine le village, j’avais laissé les clés sur la porte et mon icône à tous les vents. Tu la connais bien, cette sensation d’inutilité qui te poursuit quelles que soient tes exploits, tes chimères, tes réussites, lorsque s’est nichée dans ton cerveau la certitude d’un oubli ou d’un manque. J’en suis là.

Je veux disserter sur la concurrence non faussée, thèse synthèse prothèse, conclusion. J’ai volé la prothèse. Je ne parviens pas à me lancer. J’aborde, j’effleure, je contourne et je digresse. Je dis pourtant ce que j’ai à dire, mais peut-être un peu en désordre, comme un mauvais élève qui aura zéro à sa copie. Ce n’est pas le vrai sujet en vérité, et ma concurrence à moi me fait parcourir nombre de terres inconnues qui finiront par m’y conduire, alors suis mes pas ou ne les suis pas, je marche et je vais. Regarde le paysage en marchant. Il est plus intéressant que le petit café où je m’arrêterai en écrivant le mot fin.

Le café concurrence, qui porte le nom de mon frère Abel.

Je ne parviens pas à me lancer à l’eau, je crois bien que j’ai oublié d’apprendre à nager et j’ai gardé une montre au poignet, l’instrument de la mort ou quelque chose de similaire. Je me promène dans la colline et le chant des hirondelles me dérange au lieu de me réjouir.

Je devrais revenir au minimum vital. L’idée ne me plaît pas vraiment, au fond. Je l’ai posée là, comme un alibi sur l’Autel à côté de l’icône. Bien sûr que nous allons combattre pour que le minimum vital soit assuré dans notre pré carré, et pour que notre pré carré soit digne du mot de Société. Mais là où ne sont que pleurs et grincements de dents, les ténèbres extérieures, qui va se battre pour que le minimum n’y soit pas bafoué, qui va donner son minimum à lui pour tenter de remplir le vide interstellaire du reste de la planète ?

Et savons-nous quel est-il, au moins ? Air respirable, eau potable, nourriture suffisante, toit contre le froid, clim pour rafraîchir les vieux en cas de canicule ce temps de chien, moi par exemple, et à partir de quand serions nous vieux ? Suis-je vieux ? Vieux moine peut-être, mais déjà brumisable ?

Et encore ?

Que signifie suffisante, pour la nourriture, et la nourriture mentale vaut-elle la nourriture terrestre, Mallarmé par exemple ?

Alors mes théories de la concurrence, valent-elles encore que je n’ai pas su définir la frontière du minimum, gauche et droite en débat, mais pas de gauche à ma gauche, rien, le néant et la stupidité réunis, courte vue et myopie rigide, mes champions imbus de leur buée, valent-elles encore que je n’ai pas su donner un sens au mot survie ?

Ne compte pas sur moi pour le faire. Pire.

à suivre.

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Mon nom est THEOLONE - Philosophie et bavardage
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