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LES ANACHRONIQUES
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8 juillet 2009

22.12 - #2 Héraklite et Montesquieu.

J’avais bien soupçonné sa ruse, il feignait de se perdre en chemin, sans lâcher son idée invendable. Les mystères de ses dérives étaient cousus de fil blanc, gagner du temps, préparer les esprits peut-être, ou la peur toute simple de sa logique. La concurrence entre personnes n’est pas un mal en soi, contrairement à ce que la pensée facile se complaît à éructer. C’est une question d’équilibre et de respect, peut-être une question de fraternité, qu’il évite de nommer pour l’instant. Le fera-t-il ? Le sol est mouvant, le sable en suspension, je pose bien mes pieds derrière les siens, je guette chaque virgule, chaque détour, chaque saut. Il le répète tant, que la concurrence collective en est le pendant, la suite logique et nécessaire, et que l’une ne peut exister sans l’autre. Il vous l’écrit, lisez.

La suite du cent-vingt-quatrième jour.

Ai-je écrit déjà sur les concurrences collectives, entre familles, quartiers, villes, régions, pays, continents ? Entre groupes vaguement unis, entre partis dissemblables ou ressemblants, entre coteries, clubs, compagnies, syndicats, tout ce que notre besoin du groupe a pu inventer comme noms pour désigner le groupe. N’est-ce-pas la seule concurrence libératrice, la seule qui nous sauve, la seule qui puisse tôt ou tard nous faire échapper au complot des sournois et des tricheurs qui nous gouvernent ? Encore ce nécessaire conflit, sans lequel aucune société n’est possible, encore un petit bout du doigt d’Héraklite qui vient nous rappeler à l’ordre.

Non seulement la séparation des pouvoirs chère au sieur de la Brède, mais les conflits des pouvoirs, les conflits pour le pouvoir, pour l’argent, n’est-ce-pas la même chose d’ailleurs, le but ultime est le pouvoir, l’argent n’est qu’un moyen d’y parvenir. Les penseurs précoces qui font jaillir leurs idées trop vite bien avant le vrai plaisir diront qu’on veut le pouvoir pour s’enrichir, quelle incompréhension totale !

On veut le pouvoir pour le pouvoir et l’argent qu’on en retire n’est qu’un moyen d’en conserver une partie, du pouvoir, ou de ne pas le perdre, ce pouvoir, ou de le reconquérir. L’idée de démocratie est ce que les hommes ont trouvé de moins mauvais pour codifier ces combats de coqs, mais qu’elle est difficile à faire entrer dans nos têtes bon sang de bois. Comme la concurrence, elle est travestie, truquée, faussée, détournée, mais comme la concurrence, elle revient nous narguer, nous défier, nous aimer. Sans elles nous n’existons plus, transformés en sujets ou en sauvages, et ceux qui avaient cru bon de les violer se retrouvent riches et puissants, mais il ne reste plus rien autour d’eux à acheter, à dominer.

Le sable du désert, et encore.

La concurrence n’est qu’un avatar de la démocratie, un déguisement de la contrariété, une nécessité de vie, non du fait des lois de dame nature dont chacun sait qu’elle n’a jamais jamais connu de loi, mais du fait de la seule exigence à laquelle l’homme ne peut se soustraire sans mourir, la vie en Société. Et qu’on ne vienne pas m’escagasser avec des concurrences collectives ou individuelles, ce sont mêmes concurrences sitôt qu’on en respecte les règles. Liberté, égalité, fraternité. Si vous avez bien lu, vous l’avez déjà lu.

Il ne restera plus aux riches et aux puissants, à leur tour, qu'à appeler la Démocratie à leur secours pour donner un sens à leur vie ratée, et les concurrences qui vont avec, qui en sont le piédestal. Je n'ai pas fini.

Ecrit d’avril 1999 à janvier 2009

Commentaires
L
Quant à la santé...
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M
Oui mais voilà, on meurt aussi en société, riches et puissants compris et eux ne comprennent pas que le pouvoir et l'argent ne les mettent pas à l'abri de la mort ...
Répondre
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