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LES ANACHRONIQUES
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3 mars 2019

302 - Trente-neuvième jour #2/3 & #3/3 . Tartarin I & II

2/3             Tartarin I.         

Nous voici engagés, nous l’Europe, et avec nous l’occident tout entier, bien que ce mot ne soit pas exact je nomme ainsi le monde dont je suis et je n’y mets pas de majuscule, nous voici engagés dans la destruction méthodique de nos racines et du tronc qui nous y relie, de nos fondations mentales, de notre raison d’être. Au nom de la sécurité désormais promue veau d’or, voici qu’on assassine à petit feu la liberté d’être, et même celle de paraître pour peu que l’apparence soit un peu différente, la liberté d’aller et de venir, la liberté de dire.

Chaque jour apporte son petit coup de rabot. Le phénomène est insidieux et chacun s’en défend, mais la réaction en chaîne ne fait que s’amorcer, diverger disent les réactionnaires en chaîne. Nous n’avons encore rien vu. Il est encore temps de répéter un absolu intangible et intemporel sans discontinuer, et peu importe que la complainte soit ancienne, banale, rebattue, lieu commun : à quoi bon la liberté si nous devons y renoncer pour combattre ceux qui la combattent ? A quoi bon l’égalité si on lui donne un air de misère venue du sud pour justifier la construction d’un mur ? A quoi bon la fraternité si elle sert à dérouler le tapis rouge pour la parade des escrocs ?

Ils ont renoncé à la sève républicaine ceux-là que la sève républicaine a installé dans les palais, et ils flattent les peurs de quelques uns en oubliant les quatre cinquièmes qui les ont fait rois. Ils remplissent les prisons avec des enfants perdus au nom du refus d’impunité qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes, alors que leur travail serait de les retrouver, ces enfants perdus.

3/3             Tartarin II.

J’entends déjà l’argument rebattu, le coup bas est classique : si vous étiez l’agressé, me dites-vous, parleriez-vous le même langage ? Si on vous tuait vos enfants, ou pire encore ? Vous devriez le savoir et vous le savez sans doute comme moi, la colère et la souffrance de la victime ne se soignent pas avec des bourreaux ni des barreaux, et la brutalité contre un criminel n’a jamais recousu une plaie. Occupez-vous déjà de recoudre les plaies, occupez-vous aussi des criminels, et d’abord évitez d’en fabriquer par votre exemple et votre incompétence. Soignez ceux qu’on peut soigner, et protégez-nous des incurables.

Plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ? Personne ne vous a obligé à solliciter nos suffrages, personne ne vous a obligé à être là où vous êtes, il est un peu tard pour vous apercevoir que vous en êtes incapables. Il est encore temps de partir. Et si vous restez, cessez de gesticuler, et faites votre difficile travail : une tâche patiente et ardue vous attend dans les palais que vous convoitiez et où désormais vous trônez, alors accomplissez là en silence.

Evidemment, pour Tartarin, c’est hors de portée.

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