18.2 Fermer sa gueule.
Quelle que soit la violence avec laquelle je tenterais de lui faire comprendre que sa seule cohérence est de se taire, de la fermer, de fermer sa petite gueule, il continuera. Il braillera à la censure, au fascisme, au nazisme, à toutes ces choses qui me font très plaisir d’être traité, vous pensez. Il ne voudra jamais entendre que son idole, l’homme au tonneau qui n’avait pas encore été inventé, s’était tu une bonne fois pour toute sans que personne ne le lui ait demandé, et que là résidait sa force.
Je ne veux faire taire personne. On accuse vite au seul lu d’un mot énergique en y mettant ce que je n’y mets pas même en arrière pensée, et on me cloue au pilori. Ainsi, le braillard et ses admirateurs me font taire et se font ainsi les dignes successeurs de ce qu’ils m’accusent d’être. Ils auront échappé, le croient-ils, à celui qui pointe l’incohérence de leur attitude et la faiblesse de leur posture. Ils joueront les victimes pour se faire censeurs, étouffeurs, bourreaux.
Qu’ils se regardent dans une glace, une vraie glace qui réfléchisse vraiment, et ils sont perdus. S’ils méprisent à ce point la Société des hommes, qu’ils se taisent donc, sauf à lui donner déjà de l’importance par leur mépris et par l’expression de leur mépris. Hurler à la mort de l’homme revient en un seul cri à faire une chose et son contraire. Le mépriser et lui donner de l’importance, le tuer et lui donner vie par haine ostensible.
à suivre.