18.3 Retour au fondateur.
Octante-huitième jour troisième heure.
Retour au fondateur.
Je n’ai finalement pas besoin d’écrire sur eux, je leur fais trop d’honneur, et j’abandonne ce chemin de mauvais aloi. Je m’occupe de Diogène qui le vaut bien, lui. Bonjour, Monsieur.
Tu es celui qui est allé au bout de son cri et c’est pourquoi il me dérange, ce cri muet. Il y a longtemps que tu te l’es dit, sans personne pour censurer et nul ne pourra se poser en victime, tu l’as pensé toi-même assez fort pour que la terre entière et toutes les générations d’après l’entendent : je fermerai ma gueule. Ce serait trop d’honneur pour la foule absente, pour ces vils chiens d’humains, ce serait les reconnaître comme hommes. Le silence est d’or, et tu dors l’âme en paix.
Toutes les bonnes âmes de la terre, les braves gens, qui s’apitoient à qui mieux mieux sur les pauvres et les déshérités, et qui se fabriquent une bonne conscience en donnant la pièce au feu rouge et en signant les pétitions qui passent à portée sans autre effort qu’allonger le bras pour trouver le stylo feutre, et qui ensuite se désintéressent des rafles façon resto du cœur, tous ceux-là et quelques autres t’ont enrôlé dans leur air supérieur. Te voici promu symbole des miséreux, mon cher Diogène.
Alors, heureux ?
A suivre.