Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LES ANACHRONIQUES
LES ANACHRONIQUES
Archives
30 décembre 2007

21.10. Apocalypse et péroraison.

Cent-douzième jour.

Apocalypse et péroraison.

Essoufflé, le Moine ne va pas tarder à retrouver le silence.

Il n’y a qu’à ma table qu’ils sauront se réconcilier tous, se concilier. Le professeur de droit a beau vitupérer, il a beau détruire en quelque mots ce que des millénaires commençaient à peine à envisager, je mets le couvert. Je ne perds pas espoir sans la tourmente qui ne fait que commencer. Si quelque part dans la poussière soulevée dans le cri du vent existe une table dressée, un jour ils s’y assiéront, et l’heure ne sera pas à parlementer, l’heure sera à boire l’anisette pure, avec ou sans glace.

Le professeur de droit continue son manège. Increvable, le bon professeur.

Que l’Europe est devenue un espace d’oppression, de dictature.

Que la pauvreté y règne en maître.

Que la guerre civile ravage ce continent.

L’apocalypse, voilà ce que le tenant du OUI, à ce qu’il paraît, prédit au tenant du NON. Lui, le tenant du NON, il est déjà dedans, c’est mieux. Je me demande parfois pourquoi tant de monde veut rejoindre cette Europe maudite si horrible à voir, tant de monde serait donc à ce point aveugle que les professeurs de droit ne parviennent pas à les convaincre du danger ? L’apocalypse, en tout cas, n’est pas là où l’on prétend qu’elle est, mais elle pourrait bien advenir par la grâce de leur NON victorieux.

Une apocalypse en forme de lendemain qui chante, comme toujours. Nous en reparlerons dans deux ans. Avant d’aller cacher ma honte, je voudrais dire deux mot de ce professeur sur qui j’ironise trop pour être honnête. Enfin, lui, je veux dire.

Il est enseignant. De ce point de vue, je lui reconnais des vertus de pédagogue extraordinaire, d’avoir réussi à hypnotiser des milliers d’internautes et à travers eux d’autres milliers de convaincus d’avance. Petit détail, il n’est pas Professeur de droit, il enseigne dans un lycée professionnel divers sujets dont des notions de droits indispensables à tout futur adulte citoyen. C’est métier très respectable, n’allez pas vous imaginer que j’ironise sur des fonctions si nécessaires. Mais l’usurpation du titre est trop manifeste pour ne pas être relevée. En matière de droit constitutionnel, moi qui n’y connais rien, j’ai davantage tendance à porter du crédit à ce que dit un Badinter ou un Olivier Duhamel, qu’à ce que dit cet enseignant.

Il est spécialiste du delta-plane, ou une activité de ce genre. Je n’y connais rien non plus à cet envol, et je suis d’autant plus humble là-dessus que l’idée seule de voler ainsi me sanglace d’un coup. Mais je suis désolé de dire que ce n’est pas suffisant pour justifier d'une compréhension fine du mode de fonctionnement d’une constitution. Le raisonnement à boulet rouge s’appuie en effet presque exclusivement sur de la perversion de l’usage qu’on peut faire de ce texte, et non sur sa logique constitutionnelle. La même façon de lire ferait rejeter toutes les constitutions passées et présentes de l’histoire des démocraties, à force e procès d’intention et de supposition de détournements.

Le procès ainsi est facile et la condamnation aussi, mais tout aussi facile est le procès en acquittement, et je fais celui-ci.

Il y a de l’escroquerie mentale à se faire passer pour ce qu’on n’est pas, à faire croire qu’on est parole d’évangile sous prétexte d’un titre usurpé. Naturellement, il enseigne du droit à des élèves, alors le terme de professeur de droit n’est pas vraiment fautif. A ceci près que tout ses amis internautes ont largement relayé et embelli l’intitulé au point de le transformer en Professeur de Droit de l’Université de Marseille, tu vois l’opération, ses amis ou bien ses lecteurs convaincu d’avance, qu’on ne me soupçonne pas de soupçonner un complot bien orchestré, et si chacun a su depuis que ce sont bien ses amis qui ont amplifié la rumeur, qu’y puis-je ?

Il n’en fut que plus crédible, le bon professeur, et plus cru. Tant pis pour l’incompétence d’Olivier Duhamel et de Roger Badinter réunis, pour ne nommer que deux contradicteurs un peu connus et assez compréhensibles et cohérents dans leurs discours, face aux propos bibliques de notre escroc. Encore une fois, la question n’est pas celle du diplôme ou celle du pignon sur rue, mais celle de l’usurpation, qu’elle soit innocente ou organisée. J’ai l’outrecuidance de la considérer comme organisée.

Fini d’écrire le 28 mai 2005, à 23h32.

Commentaires
M
Laisser sécher, je comprends le sens et la nécessité de dater, la différence entre l'écriture et la publication, et même la réédition. Finalement les stages sont utiles quand on veut réellement travailler.
Répondre
S
tiens, voilà un chiffre rond pour toi.<br /> tiens, voilà un chiffre rond pour toi.
Répondre
M
J'aime bien quand des chiffres ronds me sont échus.
Répondre
M
Pas si notoire ... j'ai trouvé le non de laisse-croc
Répondre
A
Malheureusement non, ce brave homme n'est pas oublié, et il continue de pérorer, et il continue d'être la référence argumentaire de milliers de non-pensants de gauche. Encore aujourd'hui.<br /> <br /> Tous ces gens que la présence de Nicolas Sarkozy ne dérange pas, car elle participe comme eux du même monde de la non-pensée, de la facilité mentale, de l'autosatisfaction de la certitude affichée, du confort du slogan machinal. Ils se retrouvent comme larrons en foire.<br /> <br /> Je ne dirai pas son nom, inutile d'ajouter la notoriété à la notoriété.
Répondre
LES ANACHRONIQUES
LES ANACHRONIQUES

Mon nom est THEOLONE - Philosophie et bavardage
Voir le profil de andremriviere sur le portail Canalblog

Derniers commentaires