Respiration.
Respiration.
J’aurais pu examiner le comportement des grandes compagnies pétrolières qui se partagent la manne de la soif inextinguible des brûleurs de calories, soif entretenue en toute connaissance de conséquences non par la Société elle-même, mais par ces mêmes compagnies en nous laissant croire que la faute de gourmandise nous revient. Nous n’y sommes pour rien si les domiciles s’éloignent chaque jour davantage des bureaux et les magasins des cuisines. Je n’évoquerais pas le vieux paysan à qui l’on a supprimé le bureau de poste et le dépôt de pain sous prétexte de trop peu de monde.
J’aurais pu dénoncer le complot des banques qui organisent à travers le monde la meilleure façon de nous soutirer l’argent que nous n’avons pourtant pas volé, notre force de travail, nos années de travail, quitte à construire des crises qui vont contraindre les états à la renflouer sous prétexte de moins pire qu’autre chose, et comment faire autre chose en effet ?
L’arbre de la concurrence des tarifs cache la jungle de l’argent, les investissements croisés de barbichettes tenues, les créances à risques où seul le débiteur est en danger, tout un système de faux-semblants derrières les algorithmes dont la crise entraîne non la ruine du banquier, surtout ne t’inquiète pas pour lui, à la rigueur pour sa banque et ses salariés, mais celle du petit épargnant que tu es. Et ce sera toi qu’on dira riche et qui seras taxé au nom du sauve-qui-peut général, et ils nous diront qu’ils taxent le capital. Pendant ce temps, le vrai capital restera indemne, et on montrera du doigt les plus de quatre mille euros, comme dit l’autre, les riches.
Je sais que tu en fais partie, et que m’importe. Du fond du vallon perdu où je te glisse mes fiches dans la bouteille au goût d’anis, je somnole.
J’aurais pu en tenir, des discours savants économistes et fiscaux. Il faudra que tu les inventes seul avec mes autres histoires inachevées, et que tu découvres ainsi en quoi la concurrence est un moyen d’assurer à chacun sa vie, la grandeur de sa vie. C’est le métier des gardiens de la société de s’assurer qu’en tout temps et en tout lieu, elle est libre et non faussée.
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