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LES ANACHRONIQUES
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8 août 2019

315 - Quarante-huitième jour . La guigne

 

Désolé, monsieur de la Morale, le moine ne choisit pas, il regarde dans les yeux, il sourit un peu et signe que non. Ne me demandez pas des comptes, ne me montrez pas du doigt. Je pourrais aligner de grandes théories pour m’expliquer, dire qu’on ne les aide pas en donnant ainsi, dire que seule l’action collective vaut et non l’individuelle, dire que seule une solution politique est viable et non des aumônes, dire que c’est votre travail monsieur le gesticulateur en chef de savoir les accueillir, les protéger, les éduquer, les intégrer ; mais vous préférez le retour forcé au pays, complice en cela des maffieux de la Mer Noire. Je pourrais en trouver, de belles justifications honorables ; elles sont honorables, elles sont pertinentes, et il n’est pas malséant de les présenter en défense. Il n’empêche.

Je ne me sens pas honorable. Je me sens plutôt lâche. Je ne me sens pas civilisé, seulement un peu plus riche que lui ; je ne me sens pas utile, mais dérisoire dans ma belle auto. Et je vais continuer à ne pas donner. Tant que je serai cet homme là, moine ou autre chose, je ferai ce que j’ai dit que je ferai.

En attendant de retrouver ma chaise paillée au bord de la route silencieuse.

On n’est pas si mal, finalement, assis sur le pas de la chapelle, à regarder bruisser la plaine, la route, et la ligne au fond, tout ce monde qui tourne de guingois pendant que je m’imagine en automobiliste agacé de la ville grouillante et que je rumine, sans auto, sans feux, sans roumains.

FIN du chapitre 10

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