Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LES ANACHRONIQUES
LES ANACHRONIQUES
Archives
18 juin 2007

‎19.8.‎ Le mammifère inoffensif.‎

Nonante-sixième jour.

C’est plus fort que lui, il appelle toujours son délégué syndical à la rescousse. Il pourrait écrire ailleurs. Il le fait, j’ai une fiche neuve.


Je vais finir. Il faut bien finir. Il faut bien en finir. Il faut bien écrire sur ceux qui restent à l’écart sous prétexte d’individu, écrire sur ceux qui vomissent toute idée de collectif, de ceux qui se croient cloportes ou panthères. J’imagine qu’il existe des cloportes solitaires et individus, je ne connais pas la Société des cloportes, mes connaissances entomologistes sont réduites à la peur des guêpes et j’ai peut-être écrit une ânerie à propos de cloportes. Mais il me fallait une petite bestiole inoffensive et non un grand prédateur dont les exemples abondent.


Je me pose la question : existe-t-il dans le règne animal, singes compris et les espèces les plus évoluées qui leur ressemblent, des bestioles inoffensives qui vivraient exclusivement en individu, qui vivraient en dehors de tout groupe, en solitaires absolus, en dehors de quelques brèves rencontres reproductrices ? Je n’ai pas la réponse, mais de n’en avoir pas ne signifie pas que la réponse soit négative. A-t-on jamais pu démontrer que ce qui n’existe pas n’existe pas ? La fourmi de dix-huit mètres, pourquoi pas ?


Je n’ai pas le droit de tirer de conclusion hâtive même lorsqu’elles me démangent. Même lorsque ce serait si facile de prétendre que c’est impossible et ainsi de rentrer dans le rang des fourmis normales. L’heure est à ignorer les démangeaisons, les envies de meurtre et les rages impuissantes. L’heure est à décider que cette espèce existe et à lui donner un nom.


Espèce inconnue au bataillon, toi que je ne vois ni ne sens, toi qui te caches au fin fond de rien, mammifère improbable et dernier lieu de liberté, je te nomme la taupe des Pyrénées. Ne confond pas, tu n’es pas la taupe qui saccage les jardins, ni celle qui trahit son maître en en servant un autre dont la victoire est certaine, non, tu es la taupe des Pyrénées, tu es aveugle, sourde et muette, invisible et percluse de rhumatismes, rampant les nuits sans lune le long des gaves perdus et broutant exclusivement des orties et des liserons. N’importe quel mulot malin ne ferait qu’une bouchée de toi, heureusement ta viande est amère.


Pourquoi ai-je tant besoin de trouver un tel animal ? Tout simplement parce que j’ai besoin de trouver une conclusion et que je n’ai pas envie de tomber dans la généralisation facile, et que la loi du grand prédateur triomphant est la loi par laquelle le zom succombera un jour. Voilà ce qui te rend si nécessaire, ma chère taupe.


Si l’on veut espérer en l’individualisme pour autant qu’il soit une espérance ce dont je ne suis pas certain, il faudra bien que tu existes.

à suivre.


Commentaires
M
Peut-être que l'escargot pourrait incarner le symbole de l'individualisme ...
Répondre
M
Ermite, mite sans air, mythe sans r
Répondre
LES ANACHRONIQUES
LES ANACHRONIQUES

Mon nom est THEOLONE - Philosophie et bavardage
Voir le profil de andremriviere sur le portail Canalblog

Derniers commentaires