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LES ANACHRONIQUES
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5 février 2009

22.10 - Egalité, la reprise. #1

J’avais patiemment continué ma récolte, dans les rochers de la conche. Repriser n’est pas difficile, la pile de fiches est poussiéreuse mais lisible. Il suffit de suivre les doigts sur le clavier noir et blanc.


Cent-vingt deuxième jour.

Un vrai, des faux.



Tôt ou tard, il faudra mettre les mains dans le cambouis, agir en quelque sorte. C’est bien joli de se draper dans de grands anathèmes, mais ils sont tous à notre porte là maintenant tout de suite, j’ouvre, ou je n’ouvre pas ? Je n’aurais peut-être pas dû laisser ma loupiote allumée, ni mon père, ni mon grand-père, c’est entendu ; mais maintenant, j’ouvre ou je n’ouvre pas ?

Mon bon William, telle est la question qui devance la tienne, avant de savoir si l’on est, il faut savoir si l’on ouvre.

Je te propose d’aller au bout de mon impasse. Nous y trouverons peut-être une porte dérobée et nous verrons ce qu’il y a derrière le mur. Il fut question de liberté, tentons d’approcher maintenant l’égalité dans notre affaire de concurrence. Laissons derrière nous les peuples des bateaux, ils finiront par nous rattraper, nous devrons de toute façon nous en occuper mais nous n’avons pas encore forgé les bons outils.

Qui sait si nous ne trouverons pas ici de quoi sauver notre monde, notre Société floue dans ses frontières, floue dans ses valeurs, et donner à la concurrence libre sa nécessaire fonction de non faussée pour rétablir l’ordre, mieux, pour établir l’égalité ? Qui sait ? Faute de réponse, et même si je sais que ce n’est pas une raison pour que je sache, je me mets au travail sans quoi je ne saurai jamais, à coup sûr.

La difficulté se niche dans ce mot étrange, le mot non-faussée, adjectif au féminin car concurrence non-faussée, une sorte de double négation sans affirmation à placer en face comme référence. Il ne faut plus examiner ce qu’elle doit être, par exemple libre, mais ce qu’elle ne doit pas être. Avec le mot libre, j’avais du champ, la place pour les phrases, les gestes, la rhétorique et les folles métaphores. Avec non-faussée, j’ai un doublet de plomb, aride et désorienté. Je vais devoir être davantage thanatopracteur que Démosthène, taxidermiste qu'enjoliveur, et plutôt que de bidouiller il me faudra besogner.

Adjoindre le mot égalité pour tenter une approche roublarde ne suffira pas, car si le négatif contient de l’égalité, il reste négatif. Pourquoi n’existe-t-il pas dans la langue française un mot positif qui serait le contraire de faussé, et féminin contraire de faussée. Défaussé ? Défaussée ? Je ne passe pas ce pont là.

Loyale, honnête, véritable, sincère, tu vois bien que rien ne fonctionne, et si vrai est le contraire de faux, alors ce serait véritable le contraire de faussée ; mais ce mot véritable sonne faux. Il y a un vrai, il y a une infinité de faux. Je ne sortirai pas de ce trou en m’accrochant à cette symétrie fallacieuse, d’un côté le vrai de l’autre le faux. Il n’y a jamais deux côtés et le combat est inégal, parce que finalement le vrai n’existe que par l’existence de l’infinité de faux qui le cernent, et toucher le vrai impose d’avoir d’abord essayé l’infinité des faux, ce qui ne se peut pas.

Alors nul ne peut prétendre toucher ce point brillant dans notre nuit, il nous éclaire, nous croyons le saisir et l’éclair s’est éteint.

#22.10.2 à suivre.

Commentaires
M
Chercher est un but et si l'on trouve, il n'y a plus rien à chercher, c'est triste en somme ! Il faut alors se trouver une autre occupation. Quelle formidable capacité à faire quelque chose de sa vie nous est donnée. Sans concurrence.
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A
Bon, mais il va venir, menaces ou appâts n'y pourront rien. Il va venir mon #2.<br /> <br /> Pour être honnête, il pourrait être pris au mot. Mais cherchons encore un peu, veux-tu bien, Marie?
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M
Si on veut être embrassé de nouveau, il faut revenir ...<br /> Tu manques de mots, c'est un vrai défaut (à cause du 122ème jour). Une concurrence honnête ferait ton affaire ?
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L
Chouette, j'adore la neige !
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A
Loïs.<br /> <br /> Me voici avec un nouvel ennemi, ton agrégateur. Je n'ai même pas peur de lui, ton agrégator.<br /> <br /> Tu ne pourras donc pas être télétransportée, et tu devras venir à pieds, sur les trottoirs enneigés de Buenos Aires.<br /> <br /> Marie.<br /> <br /> William pour te servir. Ni vraiture ni fauture. Pourquoi pas alors Voiture ou Toiture? Le voi et le toi se combattent-ils comme le font le vrai et les faux, et lequel des deux est infini contre celui qui est seul?<br /> <br /> Là est la difficulté que je ne parviens pas à percer, et si tu ne comprends pas c'est que moi-même ma foi on peut dire que en gros, non plus. On comprends bien ce que recouvre le mot de non-faussée, parce qu'on voit autour de nous se développer largement la concurrence faussée, celle dont vit le capitalisme, et sur laquelle il prospère. Qu'elle cesse de l'être, et le capitalisme dépérit.<br /> <br /> Telle est ma recherche, donner un sens au contraire de faussé, si possible lui trouver un mot qui vaille. Faire sauter ce verrou. Ce n'est pas le mot de concurrence qui gêne, en réalité, ce sont les adjectifs dont on l'affuble.<br /> <br /> Pour cette raison, plutôt que de patauger dans des grands principes à courants d'air, je vais me focaliser sur des affaires minuscules, afin d'y trouver des dessins particuliers qui deviendront peut-être des desseins généraux.<br /> <br /> Luciole.<br /> <br /> La canne blanche. Je t'avais félicitée dans une réponse précédente que j'ai perdue, pour cette image. Marcher dans le noir, et faire exister le chemin seulement en croyant qu'il est là sous nos pieds, ce serait la marche qui fait la route et non l'inverse. Je vais plus loin que toi, là, mais tu m'y a conduit.<br /> <br /> Et plutôt que le mot conscience, j'emploierais le mot esprit. Car il a besoin de toutes nos forces, l'esprit, pour nous en donner assez pour avancer.<br /> <br /> Parmi elles sont la raison, la conscience, la science, la mémoire, le savoir, le désir et l'émotion. Bien d'autres, je ne suis pas assez Aristote, et tu conjugues suis comme tu veux, pour me satisfaire de listes.<br /> <br /> Je vous embrasse, mes passantes.
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