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LES ANACHRONIQUES
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19 novembre 2019

317 - CHAPITRE ONZIEME . Mélodie en sous-sol. Quarante-neuvième jour : les analphabètes

Où il est question de la guerre en Irak. Un chapitre vite expédié, le boomerang reviendra, de toute façon. C’est une vieille fiche que je retrouve au fond d’un dossier. On peut la relire, je n’y change rien, et je crois bien que le moine n’y voudrait rien changer non plus.

 

           #1/2 Quarante-neuvième jour. Les analphabètes.

Il est difficile d’oublier le monde, il se rappelle à mon bon souvenir où que j’aille, sur la planète mars il me poursuivrait encore de sa fureur. Autant lui faire face, non pour l’empêcher j’en serais bien incapable, mais pour le regarder : il va peut-être s’en intimider, va savoir.

Mai 2003. Guerre ou pas guerre ? Si j’étais journaliste, il serait trop tard pour y penser. Si j’étais philosophe, il serait trop tôt pour réfléchir. La guerre impensable est déjà finie avant même qu’on ait pu la nommer. Mais ne serait-ce plutôt que le début d’une longue horreur ?

Déjà en trois semaines, elle a réussi à accumuler tous les poncifs inlassablement répétés depuis trois mille ans, et juste là où les premiers vestiges de guerres sont apparus. Je dis trois mille ans, j’aurais pu dire trente mille, trois cent mille, trois millions, faute de connaître les horreurs oubliées que nul n'a jamais racontées. Les incultes d’outre-océan sont revenus sur les lieux du crime sans le savoir, ils vont réveiller les pires fantômes de l’humanité, et de la lampe d’Aladin ce n’est pas un bon génie qui va surgir. Ulysse lui-même le savait, lui le sage qui déjà n’avait pas voulu se battre, lui qui avant tout le monde avait compris l’inutilité du conflit qui s’annonçait. Il ne mesurait pas à quel point il avait raison, à quel point l’inutilité ferait des petits trois mille ans après lui.

Les analphabètes d’outre-océan croient découvrir les premiers à chaque instant la lune et la vérité, pourtant explorées en vain depuis si longtemps avant eux, à commencer par ceux-là même qu’ils détruisent en toute bonne conscience, ceux là même qui depuis trois mille ans vivent et meurent entre les deux fleuves. Nous avons aussi nos analphabètes. Aujourd’hui ils se tiennent tranquilles et se terrent. Ils nous trouveront bien quelque chose si nous ne veillons pas, il ne faut jamais désespérer de ses analphabètes, ils ne dorment que d’un œil. Plus à l’ouest, ils tiennent le haut du pavé, par les efforts conjugués des bienfaits du pétrole et des comptes d’apothicaire.

#2/2 à suivre

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