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LES ANACHRONIQUES
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5 janvier 2019

221 - Trente-huitième jour . Mon grand retour

19/18.    Billet final, 19 billets pour le prix de 18.

Une bizarrerie, le nom de l’enfant de deux lesbiennes. Mais ce n’est pas une impossibilité. Alors pourquoi ne pas se pencher sur ce curieux berceau ? Juste histoire de finir mon long plaidoyer par un exemple saugrenu, et une proposition hasardeuse dont je ne fais pas un principe inamovible. Juste une façon de me dire qu’on peut réfléchir à toutes ces éventualités ouvertes une fois déchirée la camisole des principes idéaux et invivables.

Je propose donc, dans ce cas très spécial, que celle qui n’accouche pas donne son nom, dès l’instant où il y a véritablement engagement vital et définitif de l’une et de l’autre vis-à-vis de l’enfant. Si d’aventure l’une accouche et l’autre aussi, les deux frères porteront un nom différent. Où est l’embrouille ? Que celui qui connaît une telle famille se lève, moi non. Mais qu’importe la rareté d’aujourd’hui, si demain elle se répand ! Bavardages tout au plus. La solution doit être inventée, pourvu qu'on y réfléchisse. Je n'en fais pas une cause de guerre. Les difficultés sont multiples, autant avoir un fil rouge bien visible, surtout lorsqu'on sera obligé de s'en éloigner. Après tout, c’est peut-être ici le seul cas où le double nom serait justifié !

Vous voyez où peuvent me conduire mes thèses réactionnaires accrochées à la bonne vieille famille du bon vieux temps. J’avais probablement besoin de cet étrange avatar familial pour bien me montrer à moi-même que ma conviction ne se construit pas sur des relents de machisme. Stupide miroir ricanant, tu peux te rhabiller.

Et l’adoption ? Quel que soit le couple adoptant, mon discours sur l’ostensible du ventre vole en éclat, ou presque. Nous revoilà face au dilemme, lequel des deux noms choisir, lequel des deux mettre en premier, et ne faudrait-il pas chercher un nom ailleurs si j’y suis ? Je ne vais pas vous donner de solution, cette fois-ci je n’en ai point. Mais je suis certain d’une chose, qui perdure d’un bout à l’autre de mon propos : il ne peut pas y avoir de libre choix des adoptants. Ils peuvent exprimer un souhait, un désir, une préférence, et ils peuvent l’argumenter.

Ils ne prendront pas la décision ultime. Celle-ci viendra à la fin du processus d’adoption, dont la lenteur est éprouvante et parfois exagérée, il faut bien toujours donner du temps au temps. Trois années est une bonne durée. La décision relèvera du corps social, le revoilà encore celui-là, décidément il nous colle, et prendra la forme qu’on voudra bien lui donner ; je sais qu’aujourd’hui c’est un juge qui scelle ce destin là, encore un juge en état de marche. Durant ce temps nécessaire, chacun aura pu donner son avis, son vécu, ses souhaits : les adoptants, les enquêteurs, les ascendants, les descendants, la concierge de l’immeuble d’en face, et le raton-laveur. La valeur du laveur ne sera pas celle des adoptants, vous m’aurez compris, mais elle n’est pas tout à fait inexistante. Pas de règle préalable mais une longue réflexion collective.

Et s’il fallait conclure, avant d’aller me réchauffer ?

Je sais ce que je sais, je sais ceci : un homme débarque dans la vie d’une femme et de son enfant, et prend tout le paquet de la mono-famille que voici, que l’enfant ait trois jours, huit ans ou quinze ; pour cet homme, l’une ne va pas sans l’autre, son couple nouveau n’existerait pas sans l’enfant déjà né. Je vous dis, moi, que la loi, puisque vous tenez tellement à la changer, devrait attribuer le nom de cet homme à l’enfant à l’instant même où il dit oui à la mère, parce qu’il a déjà dit oui à la question que l’enfant lui a posée en silence. Peu importent alors les modalités administratives du oui et les modalités administratives du nom. Un don simple, immédiat, pas plus compliqué qu’un mariage mais lui, irrévocable.

Dix neuf billets pour en finir là. J’aurais dû commencer par la fin.

FIN

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