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LES ANACHRONIQUES
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25 janvier 2009

22.91 - De la longueur des jours.

Cent-vingt et unième jour, reprise.

J’aurais dû intituler ce chapitre : de la langueur des jours. Mais j’écris directement au clavier, sans passer par le filtre du carnet chiffonné du mon fond de poche, sans passer par la pile de fiches devenue lippe de chiffes. Alors les mots sortent du dessous de mes doigts comme des prisonniers qui s’évadent, le plus pressé en premier, tant pis pour la syntaxe, le rythme, l’allitération et le pied de nez d’Alexandrie. Le Moine attendra que je me réveille et que je reprenne la marche pas à pas dans les traces de ses mots.

Plusieurs mois ont passé sans que cet écran blanc me pose sur le siège en cuir d’où je tape, sans qu’une envie soudaine de pisser la prose m’y précipite, sans que le tumulte qui s’embrouille là-dedans ne cherche un exutoire pour un semblant d’ordre, une apparence de cohérence, un flux tempéré. Une sorte de bleu de convenance s’est doucement posé comme une voile démâtée, et les fantômes qui s’agitaient dessous n’ont rien remarqué qu’un silence théolonien, un de ces silences dont il se dit le maître alors que je crois bien qu’il en est esclave.

Ne crois pas qu’aujourd’hui l’envie de pisser soit revenue. Je cherche, dérisoire, après chaque point, comment engager une nouvelle phrase, comment poursuivre ce qui devrait être une explication, un racontar, une raison d’être. Je cherche d’autant plus que je crains bien que ce ne soit que le vide qui explique, l’absence, la peur, l’irrespect. Oui, un manque de respect pour le monde extérieur, injustifiable et inadmissible, détestable, odieux, mais ne me dois-je pas un peu de rudesse ? Un manque de respect pour qui attend patiemment que l’écriture me revienne et dont je fais mine de ne me point soucier.

Commentaires
M
C'est une chance ! Tant va le surfeur à la vague qu'elle l' engloutit (mais il ressurgit à un moment ou à un autre).
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A
Ecriveuse: Pendant de nombreuses semaine, j'ai été incapable d'écrire, ni même de faire semblant, car j'avais sous la main assez de pages manuscrites, il suffisait de recopier.<br /> <br /> La seule idée d'ouvrir le blogue à la case nouveau message me paralysait le cerveau.<br /> <br /> Je tentais d'échapper à cette étrange impossibilité en parcourant le monde des blogues que j'aime, et en laissant, frénétique et imprécis, des commentaires semés à la va-vite, me faire croire que j'existais encore en existant chez autrui.<br /> <br /> Chez toi, et chez les lectrices que tu as lues au dessus d'ici, chez quelques autres qui restent chez elles et chez zeux. Un ours bougon, une bellege, une matadore dorée, un San Franciscain.<br /> <br /> Voilà ma définition de baguenauder. L'illusion comique, la Don Quichoterie de la cachoterie à soi-même. Tant va le surfeur à la vague qu'à la fin elle t'engloutit.
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E
Ta notion du baguenaudage me laisse quelque peu perplexe. Cela étant, l'écriture va et vient. L'inspiration aussi bien entendu. <br /> <br /> Le tout est peut-être juste de reprendre le temps. Avant que le temps ne nous prenne :)
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L
hum hum .... !<br /> Pour moi aussi écran vierge de commentaires quand j'ai laissé le mien !<br /> <br /> Et donc : des pirouettes, des pirouettes, qui vont bien retomber un jour, non ? <br /> <br /> Ps : j'en profite pour corriger ma phrase "moi qui ne concevais" sera plus juste.
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A
@ Marie. Etonné par vos convergences, j'ai oublié que je dois en effet valider les commentaires, et qu'ils n'apparaissent qu'après cette opération. Or je les avais tous validé d'un coup. Personne n'avait donc lu personne en commentant, et mon étonnement n'en est que plus grand. Mais d'un étonnement réjoui, je le reconnais bien volontiers.<br /> Pour la majorette, tu as deviné maintenant je pense. Sinon, retourne à l'invitation.<br /> <br /> @ Luciole. Plus transparent que moi à tes yeux tu meurs. Enfin, je meurs. J'avais besoin d'écrire sur moi, pour reprendre, m'expliquer ce long processus de non-écriture évoqué par Loïs, me l'expliquer à vous et à moi, tenter de comprendre. Une sorte de strip-tease en deux billets dont vous n'avez que le premier pour le moment, mais que je dois achever pour laisser de nouveau la parole au Moine.<br /> <br /> Il semble bizarre, ce texte intégré au milieu des jours du chapitre 22, money jungle. Mais il lui donne une respiration, et il me donne un nouvel élan, enfin, je veux dire l'impression que je repars dans un nouvel élan, que je reprends la lente marche à la machette dans la forêt entortillée du Moine.<br /> <br /> @Loïs. Tu as farpaitement raison, mais il faut attendre un peu pour en être sûr. Le désespoir n'est pas forcément parti.<br /> <br /> @ Ly. Je ne ferais pas ta comparaison avec l'amour, celui qu'on fait. Ce serait plutôt celui qu'on vit. Il est traversé ainsi de moments de doutes ou parfois de panique, d'apnées et de vertiges, et la peur survient. En écho à mes peurs, j'ai lu un bien beau billet sur les peurs, les vraies et les absurdes. Va voir chez Luciole, elle y fait résonner un étrange écho à mes pannes.<br /> <br /> J'espère recommencer, et tu m'y pousses.<br /> <br /> Vous m'y poussez, toutes. Alors comment ne pas m'expliquer en effet puis repartir vraiment, je vous le dois bien, non? Je disserte parfois avec Clopine des compliments et des critiques. Mais ne m'est-ce-pas le plus beau des compliments, de réclamer?<br /> <br /> Je vous embrasse toutes.
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Mon nom est THEOLONE - Philosophie et bavardage
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